• Allons Enfants du Mini Tennis


    Le mouvement sous toutes ses formes

    Courir, sauter, lancer, attraper, des actions courantes pour tout individu normalement constitué mais qui s’avèrent complexes chez les jeunes enfants. Le développement de la motricité, qui n’est autre que l’acquisition du mouvement sous toutes ses formes, constitue un préalable indispensable pour tout sportif en devenir. Plus un individu est à l’aise dans son corps, plus il peut s’adapter et affronter avec succès des situations aussi nombreuses que variées. Pour cela il aura fallu qu’il crée un répertoire d’expériences motrices dans lequel il pourra puiser tout au long de son parcours.
    Et tout se joue tôt, très tôt. Jusqu’à 6-7 ans, l’enfant acquiert aisément de nouvelles conduites motrices en explorant, en découvrant et en jouant spontanément et indéfiniment. Ensuite arrive la période idéale du renforcement des conduites motrices existantes…à condition qu’elles existent. L’enfant pourra ainsi aborder des apprentissages sportifs plus spécifiques, il sera prêt. L’ensemble du dispositif s’appuie en toute logique sur les lois naturelles du développement de l’enfant. Prendre en compte à la fois les besoins fondamentaux des enfants et les aspects spécifiques du jeu, tel était l’enjeu d’un concept innovant, riche et surtout nécessaire pour aborder une pratique sportive quelle qu’elle soit.

    Naissance du mini tennis

    Apparu dans les années 70, ce courant pédagogique issu du monde de l’athlétisme a été impulsé en France par Jean-Claude Marchon sous l’appellation de « Mini Tennis ». Pédagogue et visionnaire, Jean-Claude Marchon a non seulement créé et façonné ce concept, mais il l’a sans cesse enrichi jusqu’à lui donner une aura au-delà de nos frontières.

    Les bienfaits et aspects positifs du mini tennis ne sont plus à démontrer : - Développement général de la motricité comprenant, entre autres, les notions d’adresse, d’équilibre et de coordination. - Sollicitation des quatre besoins des enfants : affectif, moteur, intellectuel et social. - Activité ludique puis sportive pratiquée dans un environnement adapté. - Activité mixte, où très souvent les filles sont plus nombreuses que les garçons. - Etape nécessaire pour aborder par la suite l’apprentissage spécifique du tennis, et significative par rapport à la fidélisation des enfants sur les 2 à 3 années qui suivent.

    Evolution rime parfois avec régression

    Toutes ces évidences qui en ont fait une étape incontournable auprès des jeunes enfants ont contribué, tardivement, à faire reconnaître le mini tennis auprès des plus hautes instances dirigeantes. Tardivement certes, mais mieux vaut tard que jamais. Puis, malgré son succès et sa reconnaissance quasi unanime, le mini tennis a subi le sort réservé en général à tous les phénomènes de mode puisqu’il a été balayé subitement au bénéfice d’une idée ingénieuse : le terrain blanc. Un espace de jeu a viré un concept ! Ce concept infiniment riche et fondé à partir de compétences transversales a volé en éclat sans le moindre scrupule, au profit d’un rectangle de 8,23 mètres de long qui n’est autre qu’un espace sur lequel on peut faire des jeux.
    Mais un espace n’est pas un concept !
    Si 2 joueurs classés 2/6 font volée-volée sur le terrain blanc, ils ne font pas du mini tennis ! Ils sont 2/6 et font volée-volée, point. Le mini tennis peut se pratiquer partout, sur 4 m, 8 m, 18 m, 24 m, en dehors d’un terrain de tennis, dans une cour d’école, etc, l’espace utilisé est fonction tout simplement du jeu proposé sur l’instant. Et le jeu proposé s’inscrit dans une logique qui n’est autre que celle du mini tennis. Une logique soumise aux lois naturelles du développement de l’enfant, universelle et incontournable. Usain Bolt est l’athlète le plus rapide du monde, il a malgré tout appris à marcher avant de courir. La chronologie du développement de la motricité est la même pour tous, il suffit simplement de connaître les fondements du concept. Le tennis devient alors un support où balles, ballons et raquettes servent de prétexte à créer des jeux chargés de sens. Pour rester dans le domaine de la petite enfance, rayer de la carte le mini tennis reviendrait à supprimer l’école maternelle, période des grandes découvertes et de l’émerveillement. Impensable !

    Le bon sens sauve la face

    Heureusement, et c’est la bonne nouvelle, nombreux enseignant ne sont pas dupes et ne se sont pas laissés piéger par cette grossière erreur. Car, en plus de l’appellation de terrain blanc, c’est tout un contenu totalement inapproprié qui va avec. L’emballage marketing peut séduire…et encore. Et comme par hasard, là où le mini tennis demeure, tout fonctionne au niveau de l’école de tennis. L’école de tennis étant le baromètre de bonne santé d’un club, cela montre qu’il n’y a ni hasard ni fatalité.
    Le bon sens est rarement pris à défaut.

    2017-03-28 15:32:16