L'ECOLE DE TENNIS, LE BAROMETRE DU CLUB

Chaque club en France est pourvu d’une école de tennis, passage presque nécessaire pour prétendre accéder au jeu de tennis en toute autonomie. Lieu de vie, d’échanges et de jeu, l’école de tennis est en quelque sorte le baromètre du club. Dynamique, ludique et reconnue comme efficace, elle reflète la bonne santé du club dans sa globalité. A l’inverse, une faible notoriété ne fait que mettre en relief les difficultés du moment.

Si le centre d’entraînement (parfois appelé plus justement centre de compétition) attire les regards du plus grand nombre d’acteurs tennistiques (institutions, dirigeants, enseignants, parents et donc enfants), il ne faut pas oublier que l’école de tennis est le point de départ de tout joueur en devenir, là où le cœur de métier d’enseignant prend tout son sens. Délaisser cette cellule de base c’est refuser l’audace et le plaisir de la transmission, valeurs essentielles pour la pérennité du club. Pour faire apprendre quoi que ce soit, il faut d’abord donner l’envie, qu’importe le classement, le diplôme ou l’expérience de l’enseignant. Comme l’exprime Jacques Piasenta (illustre entraîneur d’athlétisme), « l’énergie, la passion déployée par le formateur dans l’acte éducatif, un domaine où la valeur d’une parole n’est pas relative au statut de celui qui l’énonce ».
Certaines idées fortes qui émanent d’expériences réussies et de principes d’apprentissage reconnus peuvent servir de repère et ainsi positionner l’aiguille du baromètre en direction du beau fixe…juste le temps de la remise en question qui est nécessaire et permanente.

Des besoins identifiés
Les enfants viennent pour jouer au tennis. Donc il faut leur servir du tennis et sous forme de jeu et non sous forme d’exercices répétitifs qui n’ont aucun sens à leurs yeux. Faire servir avec réussite et en moins de 5 secondes un enfant qui n’a jamais joué au tennis est chose aisée aujourd’hui alors pourquoi le priver et du même coup le mettre hors-jeu ?
A travers le jeu, les enfants ont besoin de mesurer leurs progrès pour donner du sens à leur investissement. Ils progressent par rapport à eux-mêmes et non par rapport au groupe. Avoir conscience de ses progrès est essentiel et valorisant dans le processus d’apprentissage.

Echapper au tennis traditionnel synonyme d’enjeu et de performance
Simplifier le jeu de tennis (sans le dénaturer) est gage de réussite et de plaisir. Faire un tournoi sur 11 mètres (terrain violet) offre la garantie d’intéresser tous les niveaux de pratique, l’inverse sur 24 mètres n’est pas vrai. Qui peut le plus peut le moins. Multiplier les formats de jeu est un enrichissement qui rime avec motivation, réussite et plaisir. Le jeu sans enjeu. Le jeu est source d’inspiration et d’imagination, les règles fixent un cadre mais les échappées donnent cette liberté qui confère au jeu toute sa dimension synonyme de progrès dans le processus d’apprentissage.

Réussir pour apprendre
L’échec fait partie de l’apprentissage mais c’est la réussite qui permet d’apprendre. Lorsque l’enfant découvre la marche, il commence par tenir la main de ses parents pour se sécuriser. Puis, attiré par l’envie d’y arriver seul, il lâche les mains puis tombe car l’équilibre reste précaire. Quand il est par terre, il ne marche plus. L’apprentissage mécanique de la marche cesse et ne reprend que lorsque l’enfant recommence à marcher en se tenant, etc…jusqu’à l’autonomie complète plusieurs mois après.